Ma chérie / Laurence Peyrin

 

Editions : Calmann-Levy

Date de parution : 13 mars

Pages : 319

Résumé :

C’est son physique ravissant qui lui a permis de fuir la promesse d’une vie morne, il y a dix ans. Repérée par un photographe, elle est devenue Miss Floride 1952… et la maîtresse de l’agent immobilier des stars, Gerry Grayson, dit GG.

Oui, Gloria a fait bien du chemin, de Chooga Pines jusqu’aux stucs des beaux quartiers de Miami. D’ailleurs, depuis bien longtemps elle n’a plus entendu son nom de baptême. Tous, des photographes de plage à GG, de son coiffeur jusqu’à ses nouvelles amies so chic, tous l’appellent « Ma Chérie ». Mais voilà, un matin GG est arrêté. Le monde factice de Ma Chérie s’écroule : rien n’est à elle, ni la maison ni les bijoux. Munie d’une valise et de 200 dollars, elle monte dans un car Greyhound pour rentrer chez ses parents qu’elle n’a pas vus depuis dix ans. C’est le week-end de Pâques, le car est plein. Il ne reste qu’une place à côté d’elle, et un homme noir lui demande la permission de s’y asseoir. Un homme noir et une femme blanche assis l’un à côté de l’autre dans un bus, c’est choquant dans la très conservatrice Floride de 1963. Sans le savoir c’est à cet instant, quand Ma Chérie accepte son voisin, qu’elle prend la décision qui donnera un jour un sens à sa toute nouvelle vie.

Mon avis :

L’année dernière j’avais découvert cette auteure avec le roman l’aile des vierges qui avait été un de mes coups de cœur de l’année 2018. Et cette année quand j’ai reçu son dernier roman dans ma boîte aux lettres j’ai été plus qu’heureuse et je me suis jetée dessus.

Nous faisons la connaissance de Gloria dès son plus jeune âge, alors qu’elle n’est qu’une enfant mal dans sa peau. Puis au bout de deux, trois chapitres nous la retrouvons adulte loin de sa ville natale où elle essaye de se faire un nom. J’ai beaucoup aimé cette introduction car pour moi cela permet de s’attacher plus rapidement aux personnages, mais aussi de mieux comprendre par la suite certaines de ses réactions.

Ensuite nous la suivons dans sa vie de luxe au cœur des mondanités, mais sa vie n’est pas complète car il lui manque l’amour unique. En effet elle aime un homme qui est déjà marié, elle donc est sa maîtresse officielle, cela à comme unique avantage de lui permettre de ne pas travailler et de vivre aisément.

Et puis tout s’effondre et l’histoire prend une autre tournure et c’est à partir de ce moment-là que j’ai vraiment accroché. Avant quelques longueurs s’était insinué par-ci par là et le récit n’apportait rien de particulier. En effet quand  » Ma chérie » se voit revenir à sa vie normale elle perd ses repères et doit redevenir Gloria. J’ai trouvé que l’auteure a très bien réussi à mettre en scène ce passage, car les sentiments sont bien retranscrits, j’ai pu par exemple ressentir son désarroi. De plus je me rappelle un passage qui m’a particulièrement ému et a changé mon avis sur la personnalité de Gloria qui au début je l’avoue ne me plaisait pas forcément.

Mais il n’y a pas que cela, et c’est un peu là que j’ai été légèrement déçu, car il est question de ségrégation. Quand j’ai lu le résumé je m’attendais à ce que le sujet soit plus abordé, alors que là nous ne rentrons que peu dans le vif du sujet. Il y a des allusions et des passages où on en parle mais cela reste doux. J’aurais préféré que notre protagoniste soit plus revendicatrice, or elle reste assez en deçà et se laisse vivre.

Malgré ces points là j’ai beaucoup aimé ma lecture, la plume de Laurence Peyrin est toujours belle et addictive. J’ai aimé me plonger au cœur de l’Amérique des années 1950 et 1960. Et surtout j’ai adoré cette histoire qui est bien travaillé et très réaliste, narré en douceur. J’ai passé un très bon moment de lecture . Cela ne me donne que plus envie de lire les autres romans de l’auteure.

En conclusion une lecture que je vous conseille, car même si ce n’est pas un coup de cœur, de nombreux points cités ci-dessus ne pourront que vous faire passer un agréable moment de lecture. Et puis il y a de nombreux sujets abordés comme la ségrégation, l’amour, l’émancipation et les traumatismes de guerres, même si on reste en surface ils sont bien traité, et très réaliste.

Ma note : 17/20